Au terme de deux mois d’occupation 24/24 du Théâtre de Mende, le collectif des actrices et acteurs culturels et des citoyen.ne.s engagées de Lozère a voté la levée de l’occupation du Théâtre, mais reste déterminé à poursuivre la mobilisation, ailleurs, jusqu’à satisfaction des revendications qui sont les nôtres depuis le début du mouvement (détaillées ici) et en particulier le retrait, pur, simple et définitif de la réforme de l’assurance-chômage qui prendra effet au 1er Juillet et le maintien des droits pour toutes les chômeuses et tous les chômeurs jusqu’à la reprise totale des activités au niveau de mars 2020*.
Ces 60 jours et nuits passés au Théâtre occupé de Mende ont été extrêmement riches : des centaines de personnes de tous âges et de tous horizons sociaux et professionnels ont franchi les portes de ce théâtre, avec la volonté de se retrouver pour, ensemble, penser et faire advenir un avenir décent pour tou.te.s, un avenir bien plus désirable que celui qui se profile au travers des décisions de nos gouvernants.
De nombreux autres lieux culturels occupés, forts des mêmes désirs et des mêmes revendications, ont fait le choix de continuer l’occupation en bloquant la ré-ouverture, ou au contraire de ne pas bloquer la ré-ouverture ni les spectacles tout en continuant à occuper les lieux culturels afin de profiter de la venue du public pour l’informer et le sensibiliser, en proposant un aménagement des espaces qui permette à la fois la poursuite de l’occupation et l’accueil des spectateurs et spectatrices.
Ici, en Lozère, nous faisons le pari de poursuivre notre mobilisation en lui donnant une autre forme, dans d’autres lieux, et vous invitons à accompagner cet envol du mouvement vers des horizons plus larges, en nous rejoignant mercredi 19 mai à 17h30 devant le Théâtre de Mende, pour une déambulation festive et revendicative dans les rues de la ville.
*A propos de nos revendications, voilà quelques précisions qui nous semblent importantes :
Le Président de la République a annoncé que les lieux pourraient ré-ouvrir à partir du 19 mai dans des conditions dégradées et en fonction du contexte épidémique. Le Conseil National des Professions du Spectacle, présidé par les ministres de la culture et du travail, a quant à lui, annoncé un plan de reprise clairement insuffisant : 30 millions d’euros annoncés (soit seulement 400€ de financement d’emploi par intermittent·e) quand il en faudrait 500 millions pour assurer une réelle reprise d’activité.
Nous ne pouvons nous satisfaire d’une prolongation de l’année blanche de quelques mois au terme de laquelle 30% des intermittent·e·s du spectacle vont voir leurs indemnités baisser et qui ne prend toujours pas en considération les intermittent·e·s de l’emploi (extras de l’hôtellerie, de la restauration, de l’événementiel, guides conférencier·e·s, saisonnier·e·s, intérimaires, artistes/auteur·rice·s…) Ce que nous défendons, et nous le défendons pour tou·te·s, c’est un modèle de solidarité interprofessionnelle telle que la sécurité sociale et l’assurance chômage ont été initialement conçues: chacun·e cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.
A ces revendications nationales des théâtres occupés nous joignons celle, non moins importante, de la levée immédiate de toutes les Obligations de Quitter le Territoire Français qui touchent de nombreuses personnes et familles en Lozère.
Autant de combats que nous continuerons à mener parce qu’ils nous rendent dignes de notre humanité.